« Sans une Action Rapide, Efficace, Multilatérale et Multisectorielle sur les tourbières, les objectifs de l’Accord de Paris ne seront pas atteints »
Cher(e)s Participant(e)s
Après la Signature de l’Accord de Paris en décembre 2015 à Paris en France au terme de la 21ème session de la Conférence des Parties (COP21), le monde est rentré définitivement et de façon irréversible dans une nouvelle révolution industrielle destinée à développer une économie verte ou encore une économie ne produisant pas de CO2, responsable du réchauffement de la planète. Tout doit être fait pour mener un combat sans relâche à la présence dans l’atmosphère d’une quantité de CO2 à un niveau tel que l’augmentation de la température de la planète soit maintenue en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriel. A cet égard, toute source naturelle ou non de stockage de carbone doit être conservée et promu en lien avec le développement économique et social. Il en est ainsi des tourbières en général et celles des Lac Télé au Congo et Lac Tumba en République Démocratique du Congo.
En effet, les tourbières comptent parmi les trésors naturels mondiaux les moins appréciés à leur juste valeur. Présents sur chaque continent, ces écosystèmes saturés d’eau font partie des plus importantes réserves de carbone de la planète.
Ne couvrant que 3 % de la masse terrestre de la planète, les tourbières contiennent deux fois plus de carbone que l’intégralité de la biomasse forestière mondiale, et environ la même quantité de carbone que dans l’atmosphère.
Elles présentent un intérêt remarquable, elles contribuent de manière significative à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques à travers la capture et le stockage du carbone, la conservation de la biodiversité, la régulation du régime et de la qualité des eaux, et la fourniture d’autres services écosystémiques qui garantissent des moyens de subsistance pour les populations locales.
Ces tourbières sont plus rares en zone tropicale, et celle découverte dans la cuvette centrale du bassin du Congo, est la plus grande tourbière tropicale au monde. Elle contient près de 30 gigatonnes de carbone, ce qui équivaut aux émissions produites par les États-Unis pendant 15 ans.
La gestion durable des tourbières mondiales – en particulier des tourbières tropicales – est nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Sans action sur les tourbières, il ne sera pas possible d’atteindre notre objectif : «contenir l’élévation de la température en dessous de 1,5°C».
Aujourd’hui, la transition vers un monde globalisé progresse rapidement, mais la transition vers un monde durable, vers une économie verte ou une économie décarbonée destinée à concilier développement socio-économique et protection de l’environnement est loin d’avancer au même rythme.
C’est pourquoi, le gouvernement de la République du Congo par ma voix, appelle à jeter les bases d’une action rapide, efficace, multilatérale et multisectorielle (politique, diplomatique, économique, social, écologique, culturel, juridique, etc.) de grande portée sur les tourbières. J’ai la ferme conviction que les décisions et les choix que nous prendrons pendant cette réunion de Brazzaville et dans les 5-10 prochaines années transformeront la zone binationale Lac Télé-Lac Tumba en un modèle de développement durable. La réunion de Brazzaville est une opportunité et une occasion rêvée pour atteindre ces objectifs.
Soyez les bienvenu(e)s à la 3ème réunion de l’Initiative Mondiale sur les Tourbières qui se tiendra à Brazzaville du 21 au 22 mars 2018.
Arlette SOUDAN-NONAULT
Ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République du Congo