Le Congo a une carte à jouer dans le domaine du tourisme mémoriel qui connaît un regain d’intérêt dans le monde. Sa riche histoire se prête à cette activité touristique.
Le royaume de Loango, qui régna dans le sud du Congo, bâtit sa prospérité notamment sur la traite négrière qu’il pratiqua au profit d’Européens. Ce royaume, qui dépenda dans un premier temps du puissant royaume Kongo, s’en détacha progressivement à partir du XVIème siècle.
C’est sur la côte, dans le royaume de Loango, que se situait le terminus de la piste des caravanes qui aboutissait au Pool. Diverses marchandises, venant d’Europe, qui étaient échangées contre des produits du terroir congolais (ivoire, peaux d’animaux, etc.), circulaient sur cette piste. Les colis, portés à dos d’homme, pouvaient peser jusqu’à 30 kg. Le trajet à pied depuis le Pool pouvait prendre 40 jours.
À l’époque de la traite négrière, les esclaves étaient acheminés depuis le nord du Congo, par bateau puis par portage, par la piste des caravanes, avant d’être embarqués à Loango et expédiés vers les Amériques.
Les vestiges de ce royaume, qui amorça son déclin vers la fin
du 19 siècle, sont encore visibles aujourd’hui, notamment à Diosso (Kouilou) où le palais autrefois occupé par son roi a été transformé en musée.
Le royaume téké dont le siège se situe à Mbé, est un autre témoin du passé du Congo que l’on peut découvrir notamment dans le Poo, à Mbé, et dans les Plateaux.
Le village de Mbirou (à une dizaine de kilomètres en aval de Ouesso), où eut lieu une bataille féroce entre Allemands et Français en 1914, conviendrait également au tourisme de mémoire. Le monument commémoratif de cette bataille remportée par les Allemands a été rénové et inauguré en 2014. Curieusement, dans les cours d’histoire, les jeunes congolais n’apprennent pas cet événement qui montre pourtant qu’un morceau du territoire congolais fut au centre des rivalités entre deux ex-puissances coloniales qui tenaient à étendre leur influence en Afrique centrale.