L’initiative portant sur la troisième communication nationale et le premier biennal de mise à jour de la République du Congo à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques a été lancée le 5 juin à Brazzaville, par le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo.
Vingt-six ans après l’adoption de la Convention cadre sur les changements climatiques à Rio, en 1992, le Congo n’a cessé de parler de ce fléau dont les conséquences néfastes impactent la vie de millions d’individus sur cette planète.
Lançant officiellement le projet au nom de sa collègue du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan-Nonault, Dieudonné Moyongo a indiqué que le combat n’est pas gagné, tel que l’illustrent les différents protocoles et autres accords qui continuent d’être signés dans ce domaine. Les différentes parties prenantes à cette problématique doivent redoubler d’efforts ainsi que le stipule l’Accord de Paris sur le climat, et chacun doit porter son fardeau.
La République du Congo, qui participe au concert des nations, est partie prenante pour la Convention climat et l’a ratifiée en 1996, ainsi que ses instruments juridiques subséquents que sont le protocole de Kyoto et l’Accord de Paris. Sous la clairvoyance du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, président de la Commission climat du Bassin du Congo, le Congo n’a ménagé aucun effort dans la recherche des solutions idoines au défi climatique, a déclaré le ministre. Ainsi, dans le cadre de la conservation de son capital naturel, pourvu d’une biodiversité extraordinaire, le Congo a consacré 13% de son territoire à dix-sept aires protégées.
En outre, depuis 2008, il a adhéré au processus de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (Redd+) et soumis sa contribution déterminée au niveau national à la convention. Plus récemment, le 1er sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo sur l’opérationnalisation de ces deux outils s’est tenu, le 29 avril dernier, à Brazzaville.
Dieudonné Moyongo a rappelé que la Commission climat du Bassin du Congo, présidée par la République du Congo, est l’une des trois commissions créées par les chefs d’Etat et de gouvernement africains à l’issue du sommet de l’action organisée en marge de la COP22 à Marrakech, sous l’initiative de sa Majesté Mohamed VI, roi du Maroc, en vue de renforcer les actions de lutte contre les changements climatiques sur le continent en lien avec le développement économique de l’Afrique.
Au nombre des initiatives à caractère financier, figurent évidemment le Fonds bleu pour le Bassin du Congo et les autres outils financiers déjà créés en Afrique centrale et de l’est à l’image du Fonds pour l’économie verte en Afrique centrale. Par ailleurs, la découverte dans la cuvette centrale des deux Congo des tourbières parmi les plus importantes au monde, qui couvrent une superficie de 145 500km2 et qui emprisonnent trente milliards de tonnes de carbone, accentue la responsabilité du pays face à la question climatique.
En effet, le lancement du projet Changements climatiques portant sur la troisième communication nationale et le premier rapport biennal actualisé, arrive à point nommé pour permettre au Congo la mise à jour de ses données dans ce domaine. La préparation des rapports nationaux et leur communication au secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques font partie des obligations de l’ensemble des pays en rapport avec cette convention.
Aussi, avec la mise en œuvre du nouveau régime climatique mondial à travers l’accord de Paris, le projet qui vient d’être lancé permettrait au pays, sur une base participative, de parvenir, entre autres, à obtenir une compréhension globale des préoccupations liées aux changements climatiques dans le contexte des priorités nationales de développement ; catégoriser les principales sources d’émissions et d’absorptions des Gaz à effet de serre (GES) ; mettre à jour l’inventaire national des GES avec 2010 comme année de référence ; mettre à jour les informations sur la vulnérabilité du pays aux effets néfastes des changements climatiques ; élaborer un programme et une stratégie contenant des mesures pour atténuer les effets néfastes des changements climatiques ; élaborer un plan et une stratégie pour la mise en œuvre des activités liées à l’intégration des considérations relatives aux changements climatiques dans les politiques sociales, économiques et environnementales du pays ; identifier les contraintes, lacunes et besoins connexes (financiers, techniques et de capacité).
Tous ces éléments constitueront la base qui permettra au pays de se prononcer conséquemment sur sa contribution nationale déterminée à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, dont une version révisée sera communiquée à la veille de la COP 26, juste après la publication du premier rapport biennal du Congo à la convention.