Comment la mégadiversité biologique du bassin du Congo peut être préservée grâce à une gestion forestière durable et à la certification du bois
Le bassin du Congo et ses plus de 220 millions d’hectares, seconde plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie, sont le lieu d’habitat d’innombrables d’espèces endémiques. Selon l’ATIBT, qui assure la promotion de la certification forestière avec la marque Fair&Precious, la gestion durable des forêts est l’une des meilleures chances de lutter contre l’extinction de la faune et la flore dans cette région.
Mégadiversité biologique dans le bassin du Congo
La mégadiversité biologique fait référence au nombre et à la variété des espèces animales recensées dans une zone géographique. Le bassin du Congo est à lui seul l’habitat naturel de 11 000 variétés de plantes tropicales, de plus de 1 200 espèces d’oiseaux, de 450 espèces mammifères, de 700 espèces de poissons et de près de 280 espèces reptiliennes*. Alors que leur état demeure relativement intact, les forêts du bassin du Congo font face, comme de nombreuses autres, à des menaces de plus en plus présentes : exploitation forestière illégale et non durable, transformation des forêts en plantations industrielles, pression sur les ressources en bois afin de satisfaire les besoins en énergie, développement incontrôlé des infrastructures, rapide croissance démographique et augmentation de la pauvreté.
« Les forêts du bassin du Congo peuvent être préservées à grande échelle, si les pays d’Afrique centrale et les entreprises étrangères qui y sont implantées prennent leurs responsabilités »
Meindert Brouwer, auteur de Les forêts d’Afrique centrale pour toujours, adapté.
Pas une planète pour les singes ?
Le gorille des plaines de l’Ouest, menacé d’extinction, est le parfait exemple d’espèce originaire du bassin du Congo, mais également un mammifère grand artisan de la dissémination des graines et pollinisateur. Les animaux pollinisateurs ont un rôle clé dans l’écosystème des forêts tropicales : ils déplacent le pollen et les graines des plantes, les fertilisent ainsi, et garantissent ainsi la longévité des forêts. Les gorilles ont particulièrement besoin d’un environnement chaud, humide et calme, en milieu tropical pour prospérer. Mais l’espèce demeure particulièrement menacée. Les grands singes sont en effet souvent les premières victimes du braconnage, qui se matérialise par leur massacre, leur enfermement et leur envoi aux quatre coins du monde, afin de servir de viande de gibier ou de trophée de chasse.
Les animaux seraient-ils parfois mieux protégés dans les forêts gérées durablement que dans les parcs nationaux ?
En quoi la gestion durable des forêts est-elle importante pour la protection de la faune et de la flore locale ? Du fait de gros écarts de financement dans les parcs nationaux du bassin du Congo, il s’avère que les animaux sauvages sont parfois mieux protégés dans les forêts gérées durablement grâce aux fonds monétaires générés par l’organisme de certification FSC (Forests Stewardship Council).
En effet, dans les forêts certifiées les gestionnaires forestiers doivent mettre en place des équipes d’écogardes qui patrouillent au sein des forêts. En République du Congo, par exemple, chez le gestionnaire forestier IFO, certifié FSC, 70 000 gorilles et 4 000 éléphants ont été recensés par WCS**.
Ces chiffres, n’ont rien à envier à ceux du parc national voisin d’Odzala-Kokoua, réserve de taille pourtant similaire.
Chaque année, IFO prélève de manière très sélective ses arbres dans une partie de ses concessions, avant d’y revenir 25 ans plus tard. Ainsi, la majeure partie de la concession sert de nid et de réserve de nourriture pour les espèces menacées.
Fair&Precious, la marque ombrelle des certifications forestières
Marque ombrelle créée à l’initiative de l’ATIBT, Fair&Precious a pour but de promouvoir les certifications forestières en régions tropicales. Ainsi, en mettant en avant les vertus des certifications FSC et PEFC-PAFC, l’ATIBT entend éduquer et informer à la fois les communautés locales et les principaux acteurs du marché.
« Il est en effet fondamental que chacun ait conscience des vertus de ces certifications notamment en matière de régulation du braconnage et de prélèvement d’arbres.
Aujourd’hui, si environ 5 millions d’hectares de forêts sont certifiés gestion durable dans le bassin du Congo, nous sommes convaincus que cette surface peut augmenter de manière significative grâce à la marque Fair&Precious et la valorisation des certifications FSC et PAFC-PEFC », déclare Benoit Jobbé Duval, Directeur général de l’ATIBT.
Source : www.mediaterra.org