La ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a séjourné du 23 au 24 octobre à Mbomo dans le département de la Cuvette-ouest, en vue de suivre les activités du projet de développement de l’écotourisme dans le parc national d’Odzala-kokoua.
La visite de travail de la ministre a débuté par une rencontre citoyenne avec la population, les notables et chefs de quartier du district de Mbomo, puis ensuite avec les partenaires d’Odzala, à savoir African Park et Congo Conservation company (CCC). Mbomo est le berceau d’un environnement écologiquement naturel et d’un site touristique nationalement et mondialement en plein essor. Le développement du district de Mbomo en particulier et celui de la Cuvette ouest en général, sont étroitement liés à la gestion durable de ses écosystèmes, condition préalable à l’épanouissement de l’écotourisme en vue de la diversification de l’économie nationale
Prenant la parole sur demande de la ministre pour aborder les problèmes qui se posent entre la population et le partenaire principal qui est le Parc national d’Odzala Kokoua, le sous-préfet de Mbomo, Paul Obambi Dzion, les a résumés en trois points. Il s’agit, entre autres, de la non-rétrocession des 0,5% issus du budget touristique annuel par leur partenaire ; l’insuffisance des puits, la communauté rurale de Mbomo n’ayant qu’un puit. Le souhait serait d’obtenir au moins deux ou trois puits. Puis le licenciement de vingt-deux travailleurs sur cinquante-cinq à cause de la Covid-19. Sur ce point, la sous-préfecture a constitué un dossier crédible qui engage les jeunes. A la fin de la pandémie, les vingt-deux travailleurs reprendront le service.
S’adressant à la population de Mbomo, la ministre a précisé qu’elle est venue parler du tourisme responsable et durable, et également de l’environnement. Elle a évoqué la relation entre ces grands pachydermes qu’on appelle les éléphants, donc de la faune, et également de la flore. Sans cette biodiversité, on ne peut parler d’économie du tourisme. « Le développement durable c’est l’environnement, le social et l’économie. Et sans l’humain au centre pour réguler, pour protéger, pour conserver, nous ne pourrons pas y arriver. Donc, nous devons trouver comment concilier cet atout que nous avons, ce patrimoine naturel que nous avons la chance d’avoir ici dans le district de Mbomo avec la gestion de ce grand parc d’Odzala, de toutes les activités économiques qui sont des alternatives économiques… », a souligné la ministre.
La population de Mbomo souhaite tirer profit de ses richesses naturelles.
Au cours des échanges, la population de Mbomo a déploré le fait qu’une société exploitant de l’or ait détruit la biodiversité, entrainant ainsi la maladie de grattage de la peau appelée communément « Kwaka zoka ». De même, le problème de la cohabitation pénible avec les éléphants qui ravagent les champs de manioc, rentrant même dans le village a été évoqué.
Le tourisme étant le moteur du développement, la population rurale de Mbomo dit ne pas en tirer profit. Aussi, lorsqu’il y a recrutement au parc national d’Odzala-kokoua, les places sont offertes à ceux venus d’ailleurs au détriment des riverains. Les quelques rares qui travaillent au parc ne bénéficient d’aucune promotion en dépit du nombre d’années passées.
Répondant aux populations, la ministre a expliqué qu’en ce qui concerne le reversement du pourcentage de 0,5%, elle travaille énormément là-dessus. En effet, African Park semble verser les 0,5% à Odzala qui devrait les rétrocéder à la communauté au travers des mécanismes mis en place sur le plan institutionnel. A ce sujet, la ministre a indiqué qu’Odzala ne peut pas gérer les fonds d’African Park pour les communautés. Ce n’est pas possible. African Park doit donner ses 0,5% et Odzala autant. Ce sont deux entités différentes. African Park veille sur la biodiversité, alors qu’Odzala à la double casquette, il gère la biodiversité et fait de l’écotourisme. A cet effet, la ministre leur a donné deux mois pour respecter les textes en vigueur, en ce qui concerne le pourcentage de 0,5% de la gestion communautaire.
Quant au conflit « Homme- Eléphant », de même que l’exploitation de l’or dans le non-respect de l’environnement, la ministre a déclaré qu’il y a des séances de travail pour tous ces problèmes, dédommagement et autres.
Notons que le parc d’Odzala est l’un des plus vieux parcs d’Afrique centrale et même du continent africain. Il a été créé en 1935 à l’initiative d’un administrateur de l’Afrique équatoriale française (AEF). Initialement le parc ne mesurait que 1200 km² et s’appelait parc national d’Odzala. Ce n’est qu’en 2001 qu’il a été étendu au niveau du nord et a intégré la région regorgeant la rivière kokoua, et est devenu le parc national d’Odzala kokoua. Sa taille actuelle est de 13546km².
Source : adiacongo.com