Journée Mondiale de l’Environnement 2021 : Déclaration du Gouvernement, lue par la Ministre SOUDAN-NONAULT

 

 

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Mesdames et messieurs,

Chers compatriotes.

Le 5 juin de chaque année, l’humanité célèbre la journée mondiale de l’environnement et pour sa 49eme édition, l’Organisation des Nations Unies a choisi le thème suivant : ‘’ La restauration des écosystèmes ‘’.

Un écosystème, c’est un équilibre naturel dans lequel les hommes, les animaux, les insectes, les plantes, les arbres, l’eau, coexistent en symbiose et ne peuvent pas vivre les uns sans les autres, car si l’un des maillons de cette chaîne venait à disparaitre, c’est tout l’ensemble qui serait en danger.

Quand on parle d’écosystème chez nous au Congo, on pense tout de suite à cette extraordinaire niche écologique qu’est le Bassin du Congo, à cette exceptionnelle réserve de biodiversité de quatre millions de kilomètres carrés que nous partageons avec nos voisins, à cette seconde forêt primaire au monde après celle de l’Amazonie et qui recouvre 65% de notre territoire national.

On ne le répétera jamais assez : cet écosystème du Bassin du Congo est non seulement vital pour nous, mais pour l’ensemble de la planète. La perte de ces forêts libérerait 80 milliards de tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère et la disparition de nos tourbières de la Cuvette Centrale, 30 milliards de tonnes de plus. Les effets d’une telle catastrophe feraient augmenter la température moyenne mondiale non pas de 1,5 degrés, à l’horizon 2050 mais de 5 degrés, avec des conséquences incalculables pour l’humanité. Nous n’en sommes pas là, fort heureusement. Mais des menaces planent sur notre écosystème. Elles ont pour noms exploitations minières et forestières illégales, agriculture sur brûlis, braconnage, surpêche, érosions, pollutions de toutes sortes. Nous ne devons en aucun cas les négliger. 3

 

Mesdames et messieurs,

Chers compatriotes.

Sous l’impulsion d’un homme, le Président Denis SASSOU-N’GUESSO, qui sait mieux que personne que la nature est notre passé, notre présent et notre avenir et dont les convictions écologistes ne sont plus à démontrer, notre pays n’a pas attendu la thématique de cette journée pour restaurer ses mangroves et ses forêts. Le vaste programme national d’afforestation et de reboisement lancé il y a dix ans et les multiples opérations de planting d’arbres démontrent que le Congo sait parfaitement comment gérer la forêt de façon durable afin qu’elle puisse se régénérer. Et ce n’est pas un hasard si notre taux de déforestation est l’un des plus faibles en Afrique. Quant à la lutte contre le braconnage, elle se poursuit sans relâche et je tiens à cet égard à saluer notre Justice qui a lourdement condamné il y a un peu moins d’un an un braconnier notoire du parc de Nouabalé Ndoki responsable de l’abattage de plus de cinq cent éléphants en dix ans. Elle a ainsi envoyé un message fort qui montre que les crimes contre les espèces protégées et les crimes contre l’environnement seront poursuivis avec la plus grande rigueur.

De même, la volonté réitérée du Chef de l’Etat de voir s’exercer partout l’autorité d’un Etat qui se veut à la fois un Etat de droit et un Etat protecteur, ne peut qu’inciter le Ministère dont j’ai la charge à exiger la mise en oeuvre systématique, en conformité avec la loi, des études d’impact environnemental et social, ainsi que l’application rigoureuse de leurs recommandations.

Mesdames et messieurs,

Chers compatriotes.

Je sais que pour certains d’entre vous, les problèmes écologiques sont avant tout des soucis de pays riches et que la croissance verte, durable et responsable qu’à l’instar du Chef de l’Etat nous appelons de nos voeux est encore parfois perçue à tort comme un frein au 4

 

développement. Certes, chaque Africain consomme deux fois moins de capital naturel que la moyenne mondiale par habitant. Certes, l’Afrique n’a pas encore franchi la ligne rouge, celle qui fait que l’Europe, l’Amérique et l’Asie vivent six mois de l’année à crédit en consommant leurs ressources plus rapidement qu’elles ne sont capables de se reconstituer. Mais cela ne saurait tarder car notre population est celle qui croît la plus vite au monde et de par ce fait, la pression exercée sur nos écosystèmes va doubler d’ici à 2040. Nous devons donc comprendre qu’avoir de l’eau, des sols, préserver nos forêts et restaurer ce qui doit l’être, c’est aussi vital que de construire des routes, des ponts ou des hôpitaux. Préserver l’environnement, ce n’est pas aller contre le progrès, la croissance et le développement. Ce n’est pas, comme on l’entend parfois du coté de certaines ONG radicales, renoncer aux activités extractives et minières dont nos pays ont tant besoin. Il s’agit simplement de ne pas faire reposer notre développement sur la destruction de la nature et de trouver l’équilibre entre le besoin de croissance et le besoin de la corriger. Préserver l’environnement, c’est aussi favoriser la création de milliers de nouveaux emplois verts au bénéfice des plus vulnérables d’entre nous, tant il est vrai que ce sont les plus démunis qui souffrent le plus des dérèglements climatiques, tant il est vrai aussi qu’il n’y aura pas de justice sociale sans justice environnementale.

D’ores et déjà, l’inclusion dans tous les projets de développement de la dimension verte et sociale ainsi que de l’objectif de développement durable, est une condition incontournable de succès pour tous les pays désireux d’attirer des investisseurs internationaux ou de lancer des emprunts obligataires.

Mesdames et Messieurs,

Chers compatriotes.

Préserver et restaurer nos écosystèmes n’est pas un luxe. C’est une nécessité pour notre survie à tous, car notre santé dépend de celle de notre environnement. Il y a donc urgence à agir. Depuis le 5

 

sommet de la Terre à Rio en 1992, soit près de 30 ans, le Président Denis SASSOU-N’GUESSO se bat pour faire comprendre à nos partenaires l’enjeu mondial du Bassin du Congo. Il n’est pas normal en effet que la plupart des mécanismes financiers internationaux favorisent toujours les pays à fort taux de déforestation alors que les bons élèves du Bassin du Congo comme nous le sommes n’y ont presque pas accès. Il n’est pas normal qu’alors que nous émettons très peu de gaz à effet de serre et que nous participons grandement à son absorption, nos efforts ne soient ni valorisés, ni récompensés à leur juste mesure.

Oui, le Congo doit bénéficier comme d’autres d’une prime au résultat et oui, le Fonds Bleu pour la Bassin du Congo doit être abondé au plus vite. Dans un appel à un New deal pour l’Afrique, qu’il a cosigné aux côtés de 30 Chefs d’Etats et de gouvernement du monde et que la presse internationale a publié ce 2 juin, le Président Denis SASSOU-N’GUESSO ne dit pas autre chose quand il prône, je cite « un investissement massif dans l’éducation, la santé et la lutte contre le changement climatique, afin d’ouvrir la voie à une réponse panafricaine pour soutenir la reprise économique et les progrès vers les objectifs de développement durable de 2030». Mais dans ce monde où l’altruisme des Etats a pour limites les intérêts de chacun, nous serons d’autant plus crédibles que nous serons exemplaires chez nous. Une approche participative incluant les administrations, l’éducation nationale, la société civile, les médias, la jeunesse mais aussi les partenariats public-privé pour la création d’emplois verts et durables est donc nécessaire.

Mesdames et Messieurs,

Chers compatriotes.

Le Chef de l’Etat, le Président Denis SASSOU-N’GUESSO, l’a dit dans son discours d’investiture du 16 avril et le gouvernement, sous la direction du Premier Ministre Anatole Collinet MAKOSSO nous y incite : la protection de l’environnement concerne aussi chaque congolaise et chaque congolais. Elle commence même par là. Par la 6

 

façon dont nous participons à la propreté de nos villes sans tout attendre de l’Etat, dont nous traitons nos déchets ménagers et nos véhicules polluants, dont nous respectons la pureté de nos rivières et l’intégrité de nos sols.

A l’instar du colibri de la fable, qui ramène dans son bec quelques gouttelettes d’eau pour éteindre un incendie de forêts, nous devons, chacune et chacun, faire notre part, si minime soit-elle, pour la défense de notre environnement et pour inspirer les autres à nous imiter.

Oui, il y a urgence à agir. Et agir, c’est d’abord prendre ensemble conscience que la terre ne nous appartient pas mais qu’au contraire nous lui appartenons et nous en dépendons. Agir, c’est aussi prendre ensemble l’engagement de ne plus détruire les conditions d’habitabilité de notre maison commune. Pour notre génération et pour les générations futures, il est temps d’explorer d’autres manières d’être au monde.

Vive l’Afrique verte !

Vive le Congo vert !

Je vous remercie.

Arlette SOUDAN-NONAULT.-