20240301_164835_fileminimizer

Journée africaine de l’environnement : le Congo dénonce l’injustice climatique

La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a dénoncé, le 3 mars à Brazzaville, à l’occasion de la commémoration de la Journée africaine de l’environnement (JAE), l’injustice climatique dont l’Afrique est victime, et notifié la capacité de résilience du continent noir qui repose sur l’attachement ancestral de son peuple à la terre, à la nature et aux ressources nourricières.

Dans le message du gouvernement qu’elle a rendu public, la ministre a révélé que l’Afrique est responsable de 2 à 3 % des émissions globales de gaz à effet de serre et plus grand absorbeur de gaz carbonique du monde. Le bassin du Congo, dont la zone des tourbières à cheval entre le Congo et la République démocratique du Congo capture à elle seule l’équivalent de vingt années d’émission de carbone des États-Unis d’Amérique, ne reçoit que beaucoup trop peu en échange.

Par ailleurs, Arlette Soudan-Nonault a déploré l’injustice climatique dont l’Afrique est victime. « L’Afrique, et plus particulièrement sa jeunesse, est de plus en plus consciente du stress multiforme causé par le réchauffement climatique, dont les inondations récurrentes qui affectent notre pays sont l’un des symptômes. (…) Une injustice que le chef de l’État, le président Denis Sassou N’Guesso, dénonce inlassablement avec courage lors des grands rendez-vous internationaux », a-t-elle relevé.     

Pour planifier le développement de l’Afrique, elle a rappelé l’agenda 2063 adopté il y a dix ans par l’Union africaine : le développement, l’éradication de la pauvreté et l’inclusion sociale qui reposent sur la capacité des Etats à assurer une croissance durable face aux risques climatiques et environnementaux de plus en plus menaçants.

Arlette Soudan-Nonault a argumenté sur la prise en charge par l’Afrique de son propre destin écologique et paraphrasé le président Denis Sassou N’Guesso, en sa qualité de président en exercice de la Commission Climat du bassin du Congo, en ces termes : « Du Fonds bleu à la décennie mondiale de l’afforestation, en passant par le sommet des trois bassins…, cette terre d’Afrique est la nôtre et nul autre que nous-mêmes n’est en mesure de l’écouter, de la comprendre, de la soigner et de la protéger ».

Évoquant les effets climatiques dévastateurs et faisant le lien avec la vie quotidienne en Afrique, la ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué : « Les inondations, les glissements de terrains, les érosions spectaculaires que nous avons vécus ces derniers mois sont un signe d’alarme. Ces situations sont appelées à se répéter et à s’intensifier d’année en année. Nous sommes, comme le reste de la planète, entrés dans une nouvelle ère où il nous faudra apprendre à vivre et à survivre avec les catastrophes climatiques et environnementales dues au réchauffement généralisé des températures ». 

Face aux dégâts causés par le climat, elle a assuré l’implication du gouvernement à la prévention, au riposte, au relèvement ainsi qu’à la planification du développement économique durable. La ministre a fait mention de la première loi d’orientation sur le développement durable qui a été conçue et adoptée en 2022, suivie en 2023 par la mise à jour de la loi portant gestion durable de l’environnement, en vue de doter le gouvernement des instruments juridiques et institutionnels nécessaires.

Egalement, Arlette Soudan-Nonault a rassuré son auditoire de la création de l’Agence nationale de l’environnement. Cette institution a pour objectif d’aider les territoires et les citoyens à mieux appréhender et maîtriser les effets concrets du changement climatique, ainsi que les risques de catastrophes naturelles, chimiques et industrielles.

Précisons que la JAE est aussi appelée Journée Wangari-Maathaï pour l’environnement en Afrique, du nom de la célèbre prix Nobel Kényane, pionnière du combat contre la déforestation et la pauvreté, initiatrice il y a quarante-cinq ans de la première initiative panafricaine globale dans le domaine de l’écologie, à savoir l’initiative « ceinture verte ». Le 3 mars est donc l’occasion de commémorer la JAE et rendre hommage à cette grande dame, qui fut nommée, sur proposition du président Denis Sassou N’Guesso, porte-parole pour les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, mais aussi de perpétuer son combat et son inspiration en plaçant les jeunes et les femmes au cœur de la préservation des écosystèmes.

Source : Adiac