La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a effectué, le 8 février à Brazzaville, une descente dans les arrondissements de Madibou et de Djiri pour faire un état des lieux des zones érosives et annoncer plusieurs projets dont celui de la maîtrise des érosions.
Au cours d’un entretien avec les maires d’arrondissement, les chefs de quartier, de bloc et des habitants de ces zones, la ministre de l’Environnement a indiqué avoir travaillé en collaboration avec les institutions transversales pour la finalisation prochaine de l’outil cartographique réglementaire spécifique des différents quartiers périphériques à leur extension péri-urbaine. Elle a également parlé des projets de restructuration des quartiers dits vulnérables non planifiés, de la planification des extensions péri-urbaines potentielles, de la constitution d’une réserve foncière municipale et du programme de maîtrise des érosions d’ici à 2030.
Dans les zones d’érosions, Arlette Soudan-Nonault a constaté l’incivisme de la population qui construit anarchiquement des habitations et le ravinement du sol, occasionné par le ruissellement des eaux de pluies. En effet, les érosions hydriques provoquées par les eux qui s’écoulent rapidement dans les quartiers de Brazzaville créent des dommages sur des bâtiments, érodent le sol tout en rendant les rues impraticables à la circulation.
La ministre en appelle au civisme et à la responsabilité des citadins. « On ne peut pas s’implanter n’importe où, on ne peut jeter ses déchets n’importe où et on ne peut obstruer les cours d’eaux n’importe comment. Lorsque vous construisez une maison dans une commune, posez-vous la question où vont les eaux ? Le citoyen a une part de responsabilité dans la gestion de sa collectivité locale. L’Etat ne peut rien faire sans l’implication des citoyens », a-t-elle expliqué .
A Madibou tout comme à Djiri, la population se plaint. « L’arrondissement de Madibou souffre. Le quartier le plus vulnérable par les érosions, c’est Mayanga et le site le plus grand est celui de Bikakouli. Les voies de transport ne sont pas praticables », a révélé Yeba Wilfrid, habitant du quartier Mayanga, site Bikakouli.
« Il y a longtemps que ce ravin a commencé. Nous craignons que cette école soit emportée par l’avancement de l’érosion, nous implorons une aide », a indiqué Antoine Elenga, chef de bloc du neuvième arrondissement, Djiri, quartier Don Bosco.
La descente de la ministre intervient dans le cadre de la prise de contact avec les autorités locales. Il s’est agi de toucher du doigt la réalité vécue par la population et aussi une occasion pour elle de rappeler aux responsables des communes et des quartiers les réalités de la dégradation écologique. « Le changement climatique n’est pas quelque chose d’abstrait mais c’est une réalité. Si nous ne changeons pas nos habitudes, nos modes de consommation, notre façon de faire, la nature ne va pas nous pardonner. D’ici à l’horizon 2030 si nous ne faisons pas attention, nous allons assister à des véritables catastrophes naturelles comme le débordement du fleuve Congo dans les années 1961 et 1962 », a regretté la ministre Arlette Soudan-Nonault.