Madame Arlette Soudan Nonault, Ministre du Tourisme et de l’Environnement du Congo était l’invitée du journal télévisé de la BBC Afrique du 5 mai pour évoquer le lien entre le combat contre le Covid-19 et la préservation de l’environnement.
Madame Arlette Soudan Nonault, Ministre du Tourisme et de l’Environnement du Congo était l’invitée du journal télévisé de la BBC Afrique du 5 mai pour évoquer le lien entre le combat contre le Covid-19 et la préservation de l’environnement.
Mes chers compatriotes ;
Pour la seconde fois, je vais devoir m’adresser à vous sur notre riposte au COVID-19 tout en soulignant, à nouveau, l’incidence très alarmante de cette crise sanitaire ravageuse.
Je voudrais, au préalable, présenter les condoléances de la Nation aux familles endeuillées du fait de cette pandémie et m’incliner devant la mémoire des disparus.
Ainsi, je rends également hommage à ceux des personnels de santé qui se sont illustrés, avec beaucoup de patriotisme, sur les premières lignes de ce combat.
Le disant, mes pensées sont tournées vers nos deux médecins qui ont perdu la vie en allant sauver celle des autres. Tout comme les soldats au front, ce sont des héros et ils méritent toute notre reconnaissance.
Par contre, à tous ceux qui se seraient éloignés de leur serment d’Hippocrate, il importe qu’ils retrouvent le chemin du devoir, pour soulager leur conscience de la lourde incrimination de non-assistance à personne en danger.
Au moment où je prends la parole, les statistiques source OMS, au niveau mondial, affichent 2.804.796 personnes contaminées et 193.710 décès répartis entre 185 pays touchés sur les 198 que compte la planète.
Pour sa part, l’Afrique cumule 30.135 cas de contaminations et 1.380 décès. Ces nombres comptabilisent, bien sûr, les décès et 209 sujets contaminés de la République du Congo, alors que nous étions à 19 cas le 28 mars 2020 lorsque j’intervenais, pour la première fois, sur cette grave crise sanitaire.
Avec 143 cas à Brazzaville et 57 cas à Pointe-Noire, ces deux agglomérations constituent les principaux foyers de COVID-19 dans notre pays.
Le bilan de notre pays pourrait même être revu à la hausse en cas de systématisation des tests de masse au coronavirus.
Tout autant, ce tableau aurait pu être bien moindre si nous avions consenti plus de rigueur dans le respect des gestes barrières.
Beaucoup de nos compatriotes gagnent leur vie au jour le jour en réalisant eux-mêmes des activités marchandes ou en occupant des emplois journaliers rémunérés à la tâche. Cela, nous le savons et c’est difficile. Mais, nous le comprenons. La discipline implique des sacrifices. Cela aussi, nous en avons pleinement conscience.
Cependant, le Congo ne saurait être un îlot de miraculés dans une situation dramatique d’aussi grande envergure qui affecte la planète entière.
La nature invisible de cet ennemi pernicieux contribue davantage à accroître le laxisme et la désinvolture. D’aucuns émettent même des doutes sur l’existence du COVID-19 dans notre pays. Cela n’arrive qu’à l’Autre, jamais à soi-même. Pourtant le virus mortel ne choisit pas. Toute démagogie sur cette question relèverait de l’irresponsabilité.
Mes chers compatriotes ;
Nous sommes conscients des insuffisances de notre propre système sanitaire qui n’était pas préparé à affronter un tel défi. Si les pays nantis sont confrontés à d’innombrables difficultés, alors combien de fois le nôtre.
A l’heure de ce premier bilan, Je n’entends pas, non plus, occulter ici les graves manquements encore perceptibles au sein de notre société.
Dans certains quartiers de nos villes, les jeunes continuent à pratiquer des sports collectifs, au mépris des mesures de protection édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
Des rassemblements de plus de 50 personnes continuent à être organisés comme en temps normal, dans l’insouciance la plus complète du danger encouru devant le COVID-19.
Des désordres inacceptables ont été observés dans les rues et les marchés domaniaux, en particulier les lundis, les mercredis et les vendredis, jours d’ouverture de ces sites.
Malgré toutes les entraves, notre stratégie restera basée sur la prévention, car mieux vaut prévenir que guérir.
C’est pourquoi Je demande à la Force publique de veiller scrupuleusement, avec professionnalisme et sans dérapage, à l’application salvatrice du confinement à domicile de l’ensemble des populations, selon les règles déjà en vigueur.
J’exhorte les dirigeants politiques et les Organisations de la Société civile à renforcer la communication de proximité pour l’information et l’encadrement des populations, à l’effet de mieux les prévenir du danger.
Sur le plan économique, du fait de cette pandémie, le monde enregistre une hausse historique du chômage devant les pertes massives d’emplois dues à l’ampleur inédite des fermetures d’entreprises.
A ce propos, le gouvernement a créé le Fonds national de solidarité, sous forme d’un compte spécial de trésor qui est inscrit dans le projet de loi de finance rectificative pour un montant de 100 milliards de Francs CFA.
Pour amorcer la mobilisation de cette ressource, les contributions de généreux donateurs ont permis de recueillir à ce jour, 2 milliards 584 millions 36 mille Francs CFA, répartis comme suit :
Tout en remerciant ces derniers, J’invite, malgré la dureté des temps, les uns et les autres à un plus grand engagement en faveur de cette initiative salutaire, dédié à la prise en charge des chocs économiques et financiers engendrés par le COVID-19.
J’annonce que, pour sa part, l’Etat vient de faire un apport de 50 milliards de Francs CFA au Fonds national de solidarité.
Mes chers compatriotes ;
Le tableau ainsi décliné nous impose de consolider notre action contre le COVID-19 afin d’anéantir la chaine meurtrière de propagation.
Aussi, après consultation du comité d’experts, du gouvernement et des Présidents des deux Chambres du Parlement, J’ai décidé :
A cet effet, une première commande de 1.500.000 masques locaux a été faite chez nos artisans par le gouvernement en vue de leur distribution gratuite et encadrée aux populations démunies.
L’intérêt manifeste observé dans le pays en ce qui concerne la fabrication locale des masques devrait inciter à soutenir les initiatives de production, selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé et leur vulgarisation à un prix préférentiel n’excédant pas 1.000 Francs CFA.
Les cadres pourraient équiper leurs entourages en masques. Les dirigeants d’entreprises devraient s’organiser pour en assurer des dotations à leur personnel.
Pour accompagner ces mesures, outre celles qui ont déjà été prises, J’ai demandé au gouvernent de réaménager les obligations fiscales et sociales des entreprises.
Le Gouvernent devra par ailleurs négocier, avec les établissements de crédit nationaux, la mise en place des moratoires et des rééchelonnements, au profit des entreprises en difficulté, des prêts accordés avant la survenue de la pandémie.
Dans cette même optique, les opérateurs financiers sus-cités sont invités à proposer, autant que possible, de nouvelle facilités de crédit, avec ou sans la garantie de l’Etat, pour permettre aux entreprises de reconstituer, dans les meilleurs délais, leur trésorerie.
Le gouvernement a reçu mes instructions pour examiner, après l’adoption du collectif budgétaire, la possibilité d’apporter une aide directe aux entreprises et aux acteurs maîtrisés du secteur informel se trouvant dans des situations financières critiques.
Dans le domaine social, Je réitère mes directives au gouvernement pour organiser des transferts monétaires au profit de 200.000 ménages les plus vulnérables, dont 100.000 à Brazzaville, 60.000 à Pointe-Noire et 40.000 dans les départements. La somme totale allouée s’élève à 10 milliards de Francs CFA.
Mes chers compatriotes ;
Le confinement actuel s’étendra du 1er au 15 mai 2020. Durant cette période, nous évaluerons l’efficacité de sa mise en œuvre.
Au cas où les résultats observés se révélaient au fur et à mesure encourageants, le gouvernement pourrait alors étudier, au même moment, un plan de déconfinement ordonné, applicable par paliers à partir du 16 mai 2020.
La réussite de la phase actuelle de confinement ainsi que le respect des gestes barrières de prévention et le renforcement de nos capacités de test de masse au COVID-19 constituent les conditions nécessaires pour évoluer vers un déconfinement ordonné et efficient.
Cette triple exigence prépare le retour progressif de notre pays à une vie normale.
Mais, il nous faut préalablement continuer à assumer, dans la responsabilité, les prescriptions recommandées à ce sujet.
Vive la REPUBLIQUE !
Vive le CONGO !
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus Covid-19 et tenant compte des mesures édictées par le Président de la République, Chef de l’Etat, dans l’objectif de prévenir et de limiter la propagation de ce virus dans notre pays, les établissements d’hébergement touristique réquisitionnés par l’Etat conformément à la note de servie N°0812 du 31 mars 2020, prise par Madame Arlette SOUDAN-NONAULT, Ministre du Tourisme et de l’Environnement, ont été visités ce vendredi 03 avril 2020.
Cette visite qui s’est réalisée dans les huit (08) établissements Hôteliers réquisitionnés à Brazzaville avait pour objectif de sensibiliser les Hôteliers sur des mesures à prendre et à faire respecter en vue de préserver la santé du personnel et des personnes en séjours.
En application du décret n°2020-93 du 30 mars 2020 portant déclaration de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo, le ministère du Tourisme et de l’Environnement a pris des mesures à l’attention des promoteurs des établissements de tourisme et de loisirs (Circulaire 0813/MTE-CAB du 31 mars 2020) et des responsables des bureaux/cabinets d’études en charge des évaluations environnementales (Circulaire 0814/MTE-CAB du 31 mars 2020).
Le Ministère, par la note de service 0812/MTE-CAB.20 du 31 mars 2020 et la note de service 0819/MTE-CAB.20, a réquisitionné des établissements d’hébergement dans différents départements de la République du Congo.
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DECLARATION DE SON EXCELLENCE DENIS SASSOU-N’GUESSO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, SUR LE COVID-19
Mes Chers Compatriotes,
Depuis trois mois, l’humanité entière est ébranlée par un virus, appelé COVID-19.
Du nord au Sud, de l’Est à l’Ouest de la planète terre, aucun pays n’est épargné ou ne sera épargné, affirment les scientifiques.
Aujourd’hui, les personnes contaminées recensées à travers le monde se comptent par certaines de milliers et les morts par milliers.
Toutes les grandes puissances économiques mondiales se disent désormais en guerre contre le COVID-19. Et, le mal est là, toujours agressif et encore souvent mortel. Il résiste farouchement et s’étend chaque jour un peu plus.
Le COVID-19 est désormais le principal ennemi à combattre et à vaincre. Il mobilise toutes les énergies et a pris le dessus sur tout, dans le monde.
Et pourtant, trois mois seulement avant, nombre de dirigeants dans beaucoup de pays et même ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé ne se faisaient pas à l’idée que le nouveau coronavirus deviendrait très vite une pandémie, décimant des milliers de vies et créant le chaos à travers tous les continents.
Très Chers Compatriotes,
Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, le nouveau coronavirus, ce mal absolu, est encore là, bien là. Il continu de gagner du terrain.
Peu à peu, il s’installe dans notre pays. Les dernières statistiques font état de 19 personnes contaminées, dûment recensées sur le territoire national.
L’histoire qui s’écrit sous nos yeux nous enseigne que si nous ne nous mettons pas en ordre serré de bataille, dès à présent, le mal va vite percer nos lignes de défenses et se répande comme une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire national.
Aussi, Mes Chers Compatriotes, je vous engage tous à mener le combat contre le COVID-19.
Pour ce combat-ci, ce ne sont pas seulement nos services de santé et nos forces de défense et de sécurité qui doivent monter seuls au front. C’est tout le peuple qui doit se porter en première ligne pour arrêter net la progression de l’ennemi, le COVID-19.
Voilà pourquoi, en ce jour, samedi 28 mars 2020, j’invite solennellement toutes les Congolaises et tous les Congolais à prendre une part active au combat déjà en cours contre le COVID-19.
Nous allons tous combattre pour que le coronavirus ne se propage pas partout dans le pays, n’atteigne pas un grand nombre d’entre nous et ne détruise pas plusieurs vies sur notre territoire.
Nous allons tous combattre pour préserver chaque vie humaine menacée.
Nous allons tous combattre pour sauver notre économie et notre société de la noyade consécutive au règne de la pandémie de COVID-19.
Nous allons tous combattre pour que le pays reste débout et poursuive avec hardiesse sa marche vers le développement.
Nous allons tous combattre pour que l’engagement triomphe sur le fatalisme, que la responsabilité triomphe sur l’inconscience et que l’organisation triomphe sur le peur.
Congolaises, Congolais,
On ne va pas au combat, on ne mène pas le combat, on ne gagne pas le combat, sans règles strictes à observer, sans détermination inébranlable et sans discipline de fer. A la vérité, l’observance de toutes les règles édictées, la détermination et la discipline de tous forment l’essentiel du combat. Combattre pour soi, combattre pour nous tous, c’est avant tout s’y conformer.
Tout cela appelle des sacrifices. Le combat en vaut la chandelle, auraient dit nos ancêtres.
A partir de maintenant, notre vie ne peut plus être pareille à celle d’il y’a un mois.
Depuis le 14 mars dernier, sur mes instructions, le Gouvernement met progressivement en place des mesures de prévention et de protection du pays et de son peuple contre la pandémie de COVID-19.
Les dernières en date étant :
En tenant compte de la virulente manifestée du COVID-19, que nous pouvons observer au travers des médias du monde, il nous faut aller plus loin , pour espérer gagner le combat, sans trop de pertes en vies humaines.
Après avoir consulté le Président du Senat, le Président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Président de la Cour constitutionnelle, le Président de la Cour suprême et des éminents scientifiques :
Je décide, en votre nom à vous tous, pour les trente jours à venir, avec effet à compter du mardi 31 mars 2020, ce qu’il suit :
Congolaises, Congolais,
Mes Chers Compatriotes,
Pour mener à bien ce combat dans lequel nous sommes dorénavant tous engagés, j’ai mis en place :
Sous mon autorité, la Coordination nationale se charge de définir et de faire exécuter des politiques et mesures de nature à préserver les vies humaines et à atténuer les préjudices des chocs et de restauration des équilibres économiques et sociaux.
La Task-force prendre régulièrement la mesure exacte des effets économiques et sociaux résultant du contexte dans lequel nous nous trouvons. Elle proposera des solutions d’amortissement des chocs et de restauration des équilibres économiques et sociaux.
Le Comité national de riposte prend en charge tous les aspects sanitaires, partant de la prévention au traitement des malades.
Le Collège des experts, composé des scientifiques et autres experts dans différents domaines de la vie donnera à la Coordination nationale des avis sur les mesures prises et celles à prendre.
Peuple Congolais,
Au-delà de l’efficacité des institutions et des décisions, il y’a votre comportement. Il doit être exemplaire. La santé, et peut-être même la vie, de chacun et de tous en dépend.
Vive la responsabilité !
Vive la solidarité !
Vive la République.
NOTE CIRCULAIRE N°_0801__/MTE-CAB
(A l’attention des promoteurs des établissements d’hébergement)
Conformément aux instructions du Président de la République. Chef de l’Etat, lues le 16 et le 18 mars 2020 par le Premier Ministre, Chef du gouvernement , portant respectivement
sur le renforcement des mesures d’hygiène dans les administrations publique et les entreprises privées et l’interdiction des réunions ou rassemblement de plus de 50 personnes en rapport avec la pandémie du COVID-19, la mesure portant interdiction des réunions ou des rassemblements de plus 50 personnes, est valable trente (30) jours , à compter du 19 mars 2020. Elle est reconductible en cas de besoin.
A cet effet, j’enjoins tous les hôteliers à observer rigoureusement cette mesure au sein de leur établissement.
Des contrôles seront effectués par des services habiletés pour veiller à la stricte application de cette mesure, certes douloureuse, mais hélas rendue indispensable dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19
Dans ce combat commun pour la santé de nos populations. Je sais pouvoir compter sur votre sens du civisme et de votre responsabilité
La non observation du présent rappel entraînera sans nul doute des sanctions administratives.
Fait à Brazzaville, le 27 MARS 2020
La Ministère du Tourisme et de l’Environnement.
Par Arlette Soudan-Nonault, Ministre du Tourisme et de l’Environnement.
Vous pouvez télécharger la version pdf ici.
S’il est une chose que la pandémie du coronavirus Covid-19 nous rappelle chaque jour, c’est que notre planète n’est pas seulement interconnectée, elle est interdépendante. Une chauve-souris contamine un mammifère, ce mammifère est vendu sur un marché chinois, il infecte ceux qui le consomment et en quelques semaines le monde entier est atteint, y compris notre pays, le Congo.
Sur les hautes instructions du Chef de l’Etat, SE Denis Sassou Nguesso, le Premier Ministre et son gouvernement ont très tôt réagi face à l’inévitable extension de la menace. Des mesures drastiques que chacun est tenu de respecter ont été prises pour nous protéger.
Une task force ministérielle a été mise en place pour gérer et atténuer les conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette situation de crise. Faisons lui confiance.
Mais alors que les philosophes et les sociologues débattent déjà sur « le monde d’après le coronavirus », qui sera nous assurent-ils très différent du monde d’avant, l’heure est plus que jamais à la responsabilité individuelle.
La Ministre de l’Environnement que je suis a été, comme beaucoup d’écologistes, interpellée par la lecture d’une toute récente étude de la Société italienne de médecine environnementale, qui établit un lien direct entre la dégradation accélérée de notre environnement et la propagation du Covid-19. Selon cette étude, la pollution de l’air et des sols offre une « autoroute » au coronavirus en jouant un rôle d’accélérateur pour sa diffusion.
Non seulement la pollution fragilise l’état de santé des populations confrontées à l’épidémie, mais elle favorise son expansion.
Le rôle de la pollution dans la transmission des virus était déjà connu des chercheurs et documenté. Il est désormais évident. Par ailleurs, ainsi que l’indique l’économiste et spécialiste du développement durable Laurence Tubiana, « le dérèglement climatique est un vrai multiplicateur de menaces, y compris virales ». Enfin, s’ajoutent à cela les conséquences néfastes de la déforestation qui de plus en plus met en contact direct l’homme et la faune sauvage, ainsi que l’état d’insalubrité de nos décharges à ciel ouvert, véritables réservoirs de virus et d’espèces d’insectes jusqu’ici inconnues.
Depuis la parution de cette étude italienne au début de la pandémie, la quasi mise à l’arrêt de l’économie mondiale a eu pour conséquence une diminution spectaculaire des émissions de carbone à travers la planète, donc de la pollution de l’air. Même si cela peut sembler paradoxal de le dire, c’est une bonne chose pour la santé publique. La surmortalité due chaque année à la pollution atmosphérique se chiffre en effet en dizaines de millions d’êtres humains.
Mais c’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour l’économie, le développement et les échanges. Pour autant, quand nous sortirons de cette crise – et nous en sortirons tôt ou tard- tout devra-t-il repartir exactement comme avant ? Je ne le crois pas. L’erreur en effet serait de ne pas rendre durable la modification de nos comportements imposée par la pandémie, de faire rebondir les émissions de Co2 à la hausse et de ne pas saisir l’occasion pour progresser encore plus vite vers une économie décarbonée. Comme l’a dit Barack Obama : « une crise, c’est une opportunité ».
Ce n’est pas l’urgence climatique qui nous y oblige aujourd’hui, mais l’urgence épidémique. Pour freiner la propagation du virus, il nous faut impérativement assainir nos villes, en finir avec les poubelles qui débordent, les ordures qui encombrent nos caniveaux, les étals à même le sol, la commercialisation illégale de la viande de brousse, les marchés insalubres où l’on se presse et se bouscule dans le plus grand désordre. Il faut apprendre à aérer et à désinfecter nos habitations, à cesser de se rendre en groupe au chevet des malades.
Soyons responsables, n’attendons pas des autorités qu’elles fassent à notre place les gestes citoyens qui nous incombent. Une ville n’est pas sale en elle-même, elle est salie par ses habitants.
Les gestes barrières contre le virus ne sont pas seulement ceux qu’indique l’OMS et qu’il faut absolument appliquer. Ils concernent aussi notre culture et notre sociabilité traditionnelles.
Les rassemblements religieux, les veillées, les mariages, les transports en commun sont des hauts lieux de propagation de n’importe quelle épidémie, à commencer par celle du Covid-19. Je sais que ce n’est pas facile et que beaucoup n’ont guère le choix des moyens. Mais limiter le nombre de personnes assistant à des cérémonies, se tenir partout à distance l’un de l’autre, ne plus se serrer la main, ni s’embrasser ou se toucher le front tant que plane la menace, ces comportements de survie sont-ils impossibles ? Je ne le pense pas.
Depuis que le gouvernement a décrété la fermeture des dancings, des VIP et des Caves, afin d’éviter une promiscuité potentiellement contagieuse, certains de ces établissements continuent de fonctionner clandestinement à l’abri des portes closes. Dans les hôtels réquisitionnés pour y confiner les voyageurs de retour au Congo, certains individus s’autorisent à inviter des ami(e)s dans leurs chambres pour boire un verre ou y passer la nuit et s’en vantent sur les réseaux sociaux.
Ces comportements inadmissibles et irresponsables qu’il m’a été donné de connaître en tant que Ministre de tutelle en charge du Tourisme et des Loisirs, montrent l’ampleur du travail de pédagogie qui reste à accomplir. Ils doivent en attendant être sanctionnés sans faiblesse.
Pour terminer, gardons-nous de trois maux hélas propagés par les réseaux sociaux à la même vitesse que se propage le virus. L’incrédulité tout d’abord. Répétons-le une fois pour toutes : ce virus frappe les Noirs comme les Blancs, les forts comme les faibles, les jeunes comme les vieux, les femmes comme les hommes, les riches comme les pauvres, qu’il fasse froid ou qu’il fasse chaud.
La stigmatisation ensuite : c’est une maladie contagieuse certes, d’où l’obligation de confiner ceux qui en sont atteint, mais ce n’est pas une maladie honteuse, pas plus que le paludisme, la grippe ou la dysenterie. Enfin, sachons que pour l’évaluer et la traiter seuls comptent le langage et la compétence des médecins et des professionnels de santé.
Les charlatans, les complotistes de l’internet, les faux pasteurs et les pseudos guérisseurs qui vous proposent des remèdes miracle sont à fuir comme le coronavirus.
Cette période difficile, pendant laquelle le navire Congo ne peut que se louer d’avoir, en la personne de Denis Sassou Nguesso, un capitaine d’exception rompu à toutes les tempêtes, nous oblige à prendre soin de notre environnement et à modifier nos comportements dans un sens plus responsable, plus solidaire et plus respectueux des autres.
C’est à cette condition aussi que nous sortirons de cette épreuve plus forts et plus unis
Le 19 Mars 2020, Madame Arlette SOUDAN-NONAULT, Ministre du Tourisme et de l’Environnement, a été auditionnée auprès de la Commission Santé, Affaires Sociales, Famille, Genre et Développement Durable du Sénat. Cette audition a porté sur deux (2) affaires à savoir :
Après plus de 2 heure de débat et d’échange avec les Sénateurs, la commission a adopté ces projets de loi qu’elle va porter à la prochaine session du Sénat pour adoption par les Sénateurs.
Suite aux instructions du Président de la République, Chef de l’Etat, lues le mercredi 18 mars par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, les établissements de tourisme et loisirs suivants sont fermés sur toute l’étendue du territoire national à compter de ce jeudi 19 mars 2020.
Il s’agit des
Ces mesures de fermeture sont valables pour une durée de 30 jours, renouvelables en cas de besoin.
Elles s’ajoutent aux fermetures déjà décrétées le 16 mars et jusqu’à nouvel ordre des :
Des contrôles seront effectués pour veiller à la stricte application de ces mesures, certes douloureuses pour les propriétaires et employés de ces établissements, mais hélas rendues indispensables dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.
Dans ce combat commun pour la santé de nos populations, je sais pouvoir compter sur le sens du civisme et de la responsabilité des acteurs du secteur des Tourisme et des Loisirs en République du Congo.
Arlette Soudan – Nonault.
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