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Mesdames, Messieurs ;
Chers Compatriotes,
Le monde célèbre le 13 Octobre de chaque année la Journée Internationale des Nations Unies de la Prévention des Catastrophes Naturelles.
Pour cette année 2018, le thème choisi par les Nations Unies est : «Réduire les pertes économiques dues aux catastrophes».
Ce thème nous rappelle à juste titre que la récurrence des phénomènes à l’origine des catastrophes naturelles, souvent accentuée par les changements climatiques, ne cesse de croître en fréquence et en intensité, compromettant ainsi les avancées de plusieurs pays vers un développement durable.
En effet, le spectacle désolant des villes dévastées après des inondations, des ouragans, cyclones, tsunami et autres séismes, pose le problème fondamental de la reconstruction, conscients, que nous sommes des sacrifices consentis par les Gouvernements et les populations pour se doter de ces infrastructures, souvent détruites en quelques heures. Sans compter, bien évidemment, les pertes irréparables en vies humaines.
Nous avons en mémoire ce qui vient de se passer le 28 septembre 2018 dans les îles Célèbes en Indonésie, notamment à Palu, ville de 350 000 habitants. Ces Îles ont été successivement frappées par un fort séisme de magnitude 7,5, suivi d’un tsunami, ayant entraîné plus de 1500 morts et la destruction de nombreux bâtiments.
Aussi, sommes-nous en droit de nous poser la question de savoir, comment assurer la survie des hommes, mais aussi la protection des biens, dans un monde de plus en plus en proie à des phénomènes extrêmes.
Cette réponse ne saurait se trouver que dans nos efforts communs, tant au niveau national qu’international, à lutter contre ce fléau qu’est le changement climatique, par la mise place de mesures pratiques et politiques efficaces pour la réduction de l’exposition des communautés aux risques de catastrophe et pour une meilleure protection des foyers et moyens de subsistance.
L’accord de Paris, qui engage toute la communauté internationale à maintenir la hausse de la température terrestre en dessous de 2° constitue une étape importante en ce sens.
C’est ici le moment de rappeler que nos efforts dans la gestion durable de nos différents écosystèmes doivent être maintenus et renforcés. Ainsi, les tourbières récemment découvertes dans la cuvette centrale du Bassin du Congo, et qui emprisonnent près de 30 milliard de tonnes de carbone constitueraient une véritable bombe à retardement pour le Congo, la Sous-région et le monde, si elles n’étaient pas gérées durablement.
Mesdames et messieurs ;
La responsabilité humaine dans l’accélération du changement climatique n’est plus à démontrer. La pauvreté, l’urbanisation rapide, la mauvaise utilisation des terres, la dégradation des écosystèmes sont autant de facteurs de risques qui accroissent les impacts du changement climatique.
Au cours des trois dernières années, plus de 40 millions de personnes, notamment dans des pays qui contribuent le moins au réchauffement climatique, ont été forcées d’abandonner leurs foyers, soit définitivement soit temporairement, à cause des catastrophes.
Les populations de notre pays, tant à Brazzaville et Pointe Noire que dans les autres localités, font face à des phénomènes tels que les pluies diluviennes qui causent des inondations, des érosions, l’ensablement et des effondrements d’habitations qui détériorent leur cadre de vie.
A propos des érosions, nous avons une pensée très forte pour nos compatriotes qui en sont victimes à travers tout le pays. Nos pensées vont particulièrement vers les habitants des quartiers Nord de Brazzaville où ce phénomène continue de menacer la vie quotidienne des populations et de détruire habitations et infrastructures routières après chaque pluie.
Le Gouvernement en est conscient et ne ménage aucun effort pour trouver des solutions adaptées et durables, avec l’aide des Partenaires Techniques et Financiers. Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, Cher à Son Excellence Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat, en a fait une priorité dès son lancement.
Mesdames et Messieurs ;
Plusieurs engagements en faveur de la prévention et de la réduction des risques de catastrophes ont été pris à l’occasion des rencontres internationales dont la troisième conférence mondiale sur la prévention des risques de catastrophe, tenue du 14 au 18 Mars 2015 à Sendaï au Japon, qui a adopté le Cadre d’Action dit de Sendaï 2015-2030.
Dans le cadre du respect de ses engagements internationaux, le Gouvernement de la République du Congo, qui s’est doté d’un Centre de Prévention et de Gestion des Risques de Catastrophe, a d’ores et déjà pris les mesures suivantes :
- élaboration d’un plan de contingence et d’une stratégie nationale de prévention et de réduction des risques et des catastrophes ;
- élaboration d’un cadre juridique relatif à la création d’une plateforme nationale de gestion des risques et des catastrophes ;
- mise en place d’un système d’alerte précoce ;
- décentralisation des services de la sécurité civile ;
- élaboration des schémas directeurs des villes de Brazzaville et de Pointe Noire ;
- mise en place d’une commission nationale de lutte contre les érosions hydriques.
Mesdames et Messieurs ;
Tenant compte des conditions climatiques actuelles et de la complexité de la vie moderne, la problématique de la réduction des risques de catastrophes demeure éminemment transversale et nécessite une coordination de tous les acteurs dans un cadre multisectoriel.
La résorption ou la réduction des risques de catastrophes naturelles ou anthropiques doit donc être perçue comme un facteur déterminant dans le processus de développement durable.
C’est ici le moment d’encourager tous les acteurs tant étatiques que non étatiques, le système des Nations Unies et les organisations de la société civile, à poursuivre le combat pour la réduction des risques de catastrophe dans une approche de partenariat public-privé.
J’invite donc les membres de la plateforme nationale au niveau départemental, communal et local à rester mobilisés pour contribuer à la résilience de nos communautés.
Nos efforts communs ne nous permettront d’atteindre des résultats probants que si, à tous les niveaux, nous faisons de la réduction des risques de catastrophe, une priorité nationale en nous dotant des institutions adéquates, avec des rôles et des responsabilités déterminés.
Le département dont j’ai la charge s’attelle à finaliser les différents documents nécessaires à une gestion intégrée et consensuelle des risques de catastrophe, pour la mise en place d’une réponse appropriée et le bien-être de tous.
Je vous remercie.
Arlette SOUDAN-NONAULT.