Congo : 14 millions de dollars pour développer l’écotourisme dans le parc national de Nouabalé Ndoki

Source : lesechos-Congo brazza.com

La ministre du Tourisme et l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a signé jeudi à Brazzaville, avec le groupe Congo Concervation Company (CCC), représentée par Elza Gillman, un protocole d’accord d’investissement de développement du tourisme dans le parc national de Nouabalé-Ndoki, une aire protégée de la République du Congo situé dans le nord du pays. Ce projet d’investissement de développement de l’écotourisme s’élève à 14 millions de dollars, obtenus grâce au protocole d’accord signé en octobre 2018, entre l’USAID et le Congo.

La valorisation et la promotion du potentiel touristique du Congo, s’inscrit parmi les défis à relever pour le développement de ce secteur, qui est l’un des piliers de la diversification de l’économie Congolaise.

Cette activité d’ecotourisme similaire à celle que mène CCC dans le Parc d’Odzala Kokoua, augmentera l’offre touristique de la destination GreenCongo, conformément aux directives du Président congolais, Denis Sassou N’Guesso.

Vous avez beau explorer de nombreux sites à travers le monde, mais le parc national de Nouabalé-Ndoki laissera dans vos pensées un souvenir inoubliable. Il représente une mosaïque d’écosystèmes forestiers entièrement vierge et rare dans le monde. Vous y remarquerez une richesse florale et faunistique impressionnante. Les amoureux de la nature et les observateurs des animaux ne donneront de lui que de bonnes appréciations.

Vous découvrirez dans les zones marécageuses les trois espèces de crocodiles du continent africain et des tortues d’eau douce, les céphalophes bleus à front noir et à dos jaune, les éléphants, les potamochères, les gorilles de plaines de l’ouest, les panthères, les buffles, les chimpanzés… Il suffit de lever les yeux vers le ciel pour repérer plus de 300 sortes d’oiseaux.

Ce merveilleux parc, célèbre par son lac, s’étend sur une vaste zone marécageuse au nord du Congo. Cette retenue d’eau favorise les activités comme la pêche, la pharmacopée et l’agriculture. Le site couvre une superficie d’environ 4500 km². À en croire une légende, un dinosaure aurait vécu à cet endroit.

Avec ou sans ce monstre, vous passerez d’agréables moments. Dans tous les cas, vous ne regretterez pas ce voyage.

La ministre SOUDAN-NONAULT a reçu le Dr Honoré TABUNA, Commissaire à l’environnement, ressources naturelles, agriculture et développement rural

Nommé le 30 juillet 2020 à l’issue de la XVIIème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Commission Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), le Dr Honoré TABUNA, Commissaire à l’environnement, ressources naturelles, agriculture et développement rural, a été reçu ce 09 novembre 2020 par Madame Arlette SOUDAN-NONAULT, Ministre du Tourisme et l’Environnement, Coordonatrice Technique de la Commission Climat du Bassin du Congo.
L’échange entre les deux personnalités a porté sur, les priorités et les attentes dans le rôle que devrait jouer cette commission sous régionale, pour accélérer le processus d’operationalisation de la Commission Climat du Bassin du Congo et son instrument financier le Fonds Bleu, les mécanismes de redynamisation du Fonds pour l’Economie Verte en Afrique Centrale, ainsi que la problématique sur des tourbières du Bassin du Congo.
L’accompagnement de la CEEAC dans mise œuvre du Cadre de seindai sur les risques de catastrophes, été également au cœur de cet entretien.

Environnement : 34ème édition de la Journée Nationale de l’Arbre

Instituée en 1984, par Son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’État, la Journée Nationale de l’Arbre qui est célébrée chaque 6 novembre, a connu, au cours du planting d’arbres de la 34 ème édition à l’esplanade de l’Université Denis SASSOU NGUESSO, la participation de Madame Arlette SOUDAN-NONAULT, Ministre du Tourisme et l’Environnement.

C’est pour faire face aux impacts environnementaux causés par le déboisement abusif en République du Congo, que cette initiative a été prise par le Chef de l’État.

La Ministre Arlette SOUDAN-NONAULT  qui veille à l’application de la politique nationale en matière de l’environnement, à la protection et à la conservation du patrimoine naturel, invite les Congolais à accomplir ce devoir citoyen afin de garantir un développement durable.

Cette 34 édition est célébrée sous le le thème « continuons à planter les arbres pour lutter contre les érosions et les glissements de terrain, malgré la Covid 19 ».

Communication de Monsieur Clément Mouamba, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, sur le deuxième palier du déconfinement progressif en République du Congo

Téléchargez ici, la communication du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Congolaises, Congolais ;
Chers Compatriotes ;
Mesdames et Messieurs,

Le 16 mai 2020, au nom de Son Excellence Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat, Président de la coordination nationale de gestion de la pandémie à coronavirus Covid-19, j’avais eu l’honneur de vous présenter le premier palier du déconfinement progressif, entré en vigueur depuis le 18 mai 2020, soit trente trois jours déjà. Aujourd’hui, la même mission m’est confiée de vous dévoiler le deuxième palier du déconfinement dicté par l’évolution de la pandémie et ses conséquences économiques et sociales.
Avant de vous faire part du contenu des nouvelles mesures prises, permettez-moi d’abord de vous donner l’évolution de la pandémie depuis la dernière revue faite par la coordination nationale tenue le 17 juin dernier et ensuite de vous fixer sur les données économiques récentes qui appellent des mesures fortes.

Chers Compatriotes,
La riposte contre la pandémie, telle que nous la menons, porte sur la prévention, le dépistage et la prise en charge.
Dans le cadre de la prévention, les activités menées ont consisté en la communication sur l’application des mesures barrières et de distanciation sociale, le port obligatoire et conforme du masque dans les lieux publics ouverts et fermés, le renforcement du contrôle sanitaire des personnes au niveau des points d’entrée, la désinfection des administrations publiques, des formations sanitaires, des écoles, des marchés domaniaux et des moyens de transport.
S’agissant particulièrement du contrôle sanitaire, sur l’étendue du territoire national, soixante dix sept
points de contrôle sanitaire interne ont été érigés. A ces points de contrôle interne, s’ajoutent cinq points de contrôle d’entrée dans le pays, dont les aéroports de Brazzaville et de Pointe-Noire qui enregistrent fréquemment des vols dérogatoires en provenance de l’extérieur.

Au total, six cent quatre vingt dix neuf personnes, entrées dans notre pays par ces aéroports, ont été mises en quatorzaine et presque toutes testées. Pour renforcer la surveillance épidémiologique, quatre caméras thermiques ont été installées à Brazzaville, dont une à l’aéroport de Maya-Maya et une autre au Port de Brazzaville. Deux caméras supplémentaires sont en cours d’installation à Pointe-Noire.
S’agissant du dépistage, le nombre de tests réalisés, par la technique la plus fiable, notamment le diagnostic virologique (RT-PCR), a atteint 10.843 au 18 juin 2020.
Le dispositif de dépistage est renforcé par :
1. l’installation d’un nouvel équipement dans les départements de Brazzaville, de Pointe-Noire et de la Cuvette. Ce renforcement a permis d’augmenter notre capacité nationale de dépistage de 400 à 990 tests par jour, conformément aux prévisions annoncées dans ma communication du 16 mai dernier.

2. l’évolution de trois à cinq du nombre de laboratoires capables de réaliser des tests Covid-19 dans notre pays, dont celui du département de la Cuvette, en mesure de réaliser 120 tests virologiques par jour.
Le dépistage à grande échelle, qui a déjà cours dans le département de Brazzaville, a été lancé le 17 juin 2020 dans les départements de Pointe-Noire et du Kouilou, après l’installation de l’annexe départementale du Laboratoire national de santé publique (LNSP) à l’hôpital général de Loandjili.
Dans la partie septentrionale du pays, le démarrage de ce dépistage de masse est imminent. Aujourd’hui, le Congo est ainsi relativement bien pourvu pour assurer un niveau de dépistage compatible avec l’évolution de la pandémie.

Mesdames et messieurs,
Concernant la prise en charge des cas positifs à la Covid-19, la capacité litière nationale a été augmentée jusqu’à atteindre aujourd’hui 624 lits, à la faveur de l’ouverture :
1. des centres de santé intégrés MOUISSOU Madeleine avec 46 lits et de Tchiminzi 12 lits ;
2. des nouveaux services pavillonnaires de l’hôpital général Adolphe Sicé de Pointe-Noire 76 lits ;
3. et d’un nouvel Hôtel-hôpital à Kintélé 140 lits.
Cette capacité litière sera renforcée à court terme :
– d’une part par les trois hôpitaux actuellement en travaux, à savoir, l’Hôpital général de Loandjili
avec 30 lits, l’Hôpital général Edith Lucie BONGO ONDIMBA d’Oyo avec 16 lits et l’Hôpital de l’Amitié Sino-congolaise de M’Filou avec 100 lits ;
– et, d’autre part, par l’extension de l’Hôtel-hôpital la Concorde de Kintélé avec 200 lits supplémentaires.

Au 19 juin 2020, notre pays a enregistré 1013 cas positifs Covid-19, dont 28 décédés, 456 guéris et 529 actuellement pris en charge par les équipes de santé. Le nombre des agents de santé, désormais motivés et mieux équipés, a été augmenté en particulier sur les nouveaux sites de prise en charge et au sein des équipes d’intervention rapide sur le terrain.

Chers compatriotes,
Au regard de toutes ces données, nous avons obtenu, dans le cadre de la riposte nationale, des résultats encourageants, appréciés par les experts. Nous devons ces résultats également à la prise de conscience grandissante des populations, que je salue ici, exprimée à travers d’une part le respect des mesures barrières, en particulier le port obligatoire et conforme du masque, d’autre part leur adhésion au dépistage et à la prise en charge médicale.

Toutefois, la pandémie, toujours menaçante est encore présente. Le Gouvernement poursuivra donc, sans relâche, ses efforts pour la combattre, conformément au plan national de riposte en cours d’exécution. Compte tenu de la persistance de la pandémie, le Président de la République, après accord du Parlement, a décidé de la quatrième prorogation de l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de 20 jours, à compter du 21 juin 2020.

Chers compatriotes,
A l’évidence, la Covid-19 a déjà fait payer un lourd tribut à l’économie nationale et à notre société.
En ce qui concerne ses incidences macroéconomiques, sur la base des informations collectées à fin mai 2020,
il ressort ce qui suit :

1. une forte récession économique avec un taux de croissance négatif compris entre 10% et 7% ;
2. une forte augmentation du chômage, par la suppression d’emplois, notamment dans le secteur formel ;
3. une forte contraction du commerce extérieur, tant en exportations qu’en importations ;
4. une dégradation importante des finances publiques, actée par l’adoption de la loi de finances rectificative promulguée le 13 mai 2020.
En attendant les résultats de l’enquête de conjoncture à plus grande échelle initiée par le Gouvernement, l’on
peut déjà noter ceci :
1. les entreprises de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ont connu une baisse d’activités de 34%
entre mars et avril 2020 ;
2. les industries minières ont presque toutes arrêté leurs activités, à cause de la forte baisse de la
demande mondiale et des prix. Les industries forestières et pétrolières ont eu à faire face aux
mêmes contraintes.
3. les industries agroalimentaires ont vu leur production reculer de près de 55% ;

4. les entreprises du BTP ont enregistré un effondrement de leur activité qui a atteint 92%. Les cimenteries ont connu la même évolution.
5. le commerce et les services ont affiché des taux de diminution d’activités de plus de 50%. Comme nous le constatons, tous les secteurs formels de l’économie sont fortement touchés par les effets désastreux du coronavirus Covid-19, mais pas seulement, car le secteur informel, lui aussi, a été lourdement précarisé par la pandémie et par le confinement.
La situation que je viens de décrire commande la mise en oeuvre de mesures vigoureuses pour limiter les effets négatifs de la pandémie sur l’économie nationale et relancer les activités. Afin de soutenir l’économie nationale, dans la limite des ressources disponibles et dans le respect de nos engagements internationaux, le Gouvernement a déjà pris une série de mesures budgétaires qui ont trait au renoncement ou au décalage d’encaissement des recettes publiques, ainsi qu’à la baisse de la pression fiscale.

Il s’agit principalement, en matière de renoncement temporaire aux recettes, du réaménagement des obligations fiscales, de la suspension des contrôles fiscaux et de l’extension des délais de déclaration et de paiement de certains impôts et taxes, au profit des entreprises. Pour ce qui concerne la baisse de la pression fiscale, la loi de finances rectificative de l’année 2020 retient une batterie de mesures dont le détail sera précisé par le ministre des finances et du budget.
Dans le budget de l’Etat, exercice 2020, le Gouvernement a décidé de soutenir :
– les entreprises des secteurs formel et informel ;
– les ménages en grande précarité et les personnes vulnérables dont celles vivant seules ou avec
handicap.
Le Fonds national de solidarité, créé à cet effet, sous la forme d’un compte spécial du trésor, bénéficie d’une
inscription budgétaire de 100 milliards, sur lesquels 50 milliards sont immédiatement mobilisables. Cette
somme est ainsi répartie :

– 40 milliards pour le soutien aux entreprises ;
– et 10 milliards de transferts monétaires au bénéfice des ménages.
Les mécanismes de mise en oeuvre seront précisés conjointement par les ministres en charge de l’économie, des finances et des affaires sociales, en rapport avec les partenaires du secteur financier et les acteurs sociaux.
Le Gouvernement a en outre décidé de la levée des financements extérieurs pour un apurement substantiel de la dette intérieure au cours de cette année.
Aux affectations du Fonds national de solidarité et au paiement de la dette intérieure, s’ajouteront les commandes publiques à réserver prioritairement aux entreprises et autres opérateurs économiques locaux de bonne moralité fiscale et sociale.

 Chers compatriotes ;
 Mesdames et messieurs,
Afin de limiter l’impact de cette pandémie sur notre société et particulièrement l’effondrement de l’économie nationale, le Président de la République, Chef de l’Etat, a autorisé le Gouvernement à passer au deuxième palier du déconfinement progressif.
A ce titre, j’annonce les nouvelles mesures d’allègement du confinement qui sont les suivantes :
1. l’allègement du couvre-feu sur l’ensemble du territoire national, de 22 heures à 5 heures du
matin ;
2. la réouverture des bars et restaurants ;
3. la réouverture des hôtels et autres lieux d’hébergement collectif ;
4. la réouverture des lieux de culte ;
5. la reprise des sports individuels de compétition, sans public de plus de 50 personnes ;
6. la réouverture des vols commerciaux entre
Brazzaville et Pointe-Noire et sur l’ensemble du
territoire national ;
7. la reprise des autres modes de transport des
voyageurs (autobus, trains et bateaux) sur
l’ensemble du territoire national.
Par ailleurs, j’annonce le déconfinement progressif de la localité de Tchiminzi, dans la sous-préfecture de Tchamba-Nzassi, dans le département de Pointe-Noire. Toutes ces réouvertures et reprises se feront et se dérouleront dans le strict respect des mesures de prévention d’hygiène, de mesures barrières, de distanciation physique et le port obligatoire et conforme du masque.
Je précise qu’un protocole régira l’exercice de chaque activité, en toute sécurité sanitaire et ce dans le cadre d’une concertation entre le ministère chargé de la santé, les ministères et les secteurs d’activités concernés.

Demeurent en vigueur :
– la fermeture de toutes les frontières, sauf pour les navires, les vols cargos et autres transports de
marchandises vers le Congo ou au départ du Congo ;
– la quarantaine et le test virologique (RT-PCR) obligatoire pour les passagers entrant sur le territoire national ;
– le régime de fonctionnement actuel des marchés domaniaux ;
– la fermeture, à l’exception des classes d’examen, des crèches, des établissements préscolaires, scolaires, des centres d’alphabétisation, des collèges, des lycées et des universités, publics et privés ;
– la fermeture des résidences universitaires et des internats ;
– la fermeture des bars dancing, boîtes de nuit et autres établissements clos de danse ;
– l’interdiction des rencontres de sport collectif et des spectacles ;
– la limitation à cinquante (50) personnes maximum, participant à toute activité collective, à condition de respecter strictement toutes les mesures barrières ;

– la célébration, dans l’intimité, de tous les événements familiaux, dans le respect de toutes les mesures de prévention ;
– l’exercice des contrôles sanitaires et des contrôles de la force publique à l’entrée et à la sortie de toutes les localités ;
– les mesures régissant le transport urbain ;
Toutes ces mesures entrent en vigueur le mardi 23 juin 2020, à partir de 5 heures du matin.
Le Gouvernement veillera à ce que toutes ces mesures, édictées dans le deuxième palier du déconfinement progressif, soient strictement respectées, dans les mêmes conditions de rigueur et de sanctions relatives aux amendes que dans le premier palier.

Je précise une fois de plus, de manière solennelle : le Gouvernement rétablira le confinement dans une localité ou sur l’ensemble du territoire national, s’il était constaté une flambée de l’épidémie dans une ville ou dans plusieurs localités du pays en même temps.
Chers compatriotes,
mesdames et messieurs,
je le redis haut et fort, la pandémie est encore là. Ce n’est donc pas le moment de baisser la garde. Le Président de la République appelle le peuple congolais à la responsabilité et à la mobilisation générale contre cette pandémie. Ce pari est à notre portée.
A l’unisson, agissons et tenons-nous donc debouts
pour évincer le coronavirus du Congo.
Je vous remercie.

Message de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat sur la riposte à la pandémie du Covid-19 en République du Congo

Mes chers compatriotes ;

Pour la seconde fois, je vais devoir m’adresser à vous sur notre riposte au COVID-19 tout en soulignant, à nouveau, l’incidence très alarmante de cette crise sanitaire ravageuse.

Je voudrais, au préalable, présenter les condoléances de la Nation aux familles endeuillées du fait de cette pandémie et m’incliner devant la mémoire des disparus.

Ainsi, je rends également hommage à ceux des personnels de santé qui se sont illustrés, avec beaucoup de patriotisme, sur les premières lignes de ce combat.

Le disant, mes pensées sont tournées vers nos deux médecins qui ont perdu la vie en allant sauver celle des autres. Tout comme les soldats au front, ce sont des héros et ils méritent toute notre reconnaissance.

Par contre, à tous ceux qui se seraient éloignés de leur serment d’Hippocrate, il importe qu’ils retrouvent le chemin du devoir, pour soulager leur conscience de la lourde incrimination de non-assistance à personne en danger.

Au moment où je prends la parole, les statistiques source OMS, au niveau mondial, affichent 2.804.796 personnes contaminées et 193.710 décès répartis entre 185 pays touchés sur les 198 que compte la planète.

Pour sa part, l’Afrique cumule 30.135 cas de contaminations et 1.380 décès. Ces nombres comptabilisent, bien sûr, les décès et 209 sujets contaminés de la République du Congo, alors que nous étions à 19 cas le 28 mars 2020 lorsque j’intervenais, pour la première fois, sur cette grave crise sanitaire.

Avec 143 cas à Brazzaville et 57 cas à Pointe-Noire, ces deux agglomérations constituent les principaux foyers de COVID-19 dans notre pays.

Le bilan de notre pays pourrait même être revu à la hausse en cas de systématisation des tests de masse au coronavirus.

Tout autant, ce tableau aurait pu être bien moindre si nous avions consenti plus de rigueur dans le respect des gestes barrières.

Beaucoup de nos compatriotes gagnent leur vie au jour le jour en réalisant eux-mêmes des activités marchandes ou en occupant des emplois journaliers rémunérés à la tâche. Cela, nous le savons et c’est difficile. Mais, nous le comprenons. La discipline implique des sacrifices. Cela aussi, nous en avons pleinement conscience.

Cependant, le Congo ne saurait être un îlot de miraculés dans une situation dramatique d’aussi grande envergure qui affecte la planète entière.

La nature invisible de cet ennemi pernicieux contribue davantage à accroître le laxisme et la désinvolture. D’aucuns émettent même des doutes sur l’existence du COVID-19 dans notre pays. Cela n’arrive qu’à l’Autre, jamais à soi-même. Pourtant le virus mortel ne choisit pas. Toute démagogie sur cette question relèverait de l’irresponsabilité.

Mes chers compatriotes ;

Nous sommes conscients des insuffisances de notre propre système sanitaire qui n’était pas préparé à affronter un tel défi. Si les pays nantis sont confrontés à d’innombrables difficultés, alors combien de fois le nôtre.

A l’heure de ce premier bilan, Je n’entends pas, non plus, occulter ici les graves manquements encore perceptibles au sein de notre société.

Dans certains quartiers de nos villes, les jeunes continuent à pratiquer des sports collectifs, au mépris des mesures de protection édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.

Des rassemblements de plus de 50 personnes continuent à être organisés comme en temps normal, dans l’insouciance la plus complète du danger encouru devant le COVID-19.

Des désordres inacceptables ont été observés dans les rues et les marchés domaniaux, en particulier les lundis, les mercredis et les vendredis, jours d’ouverture de ces sites.
Malgré toutes les entraves, notre stratégie restera basée sur la prévention, car mieux vaut prévenir que guérir.

C’est pourquoi Je demande à la Force publique de veiller scrupuleusement, avec professionnalisme et sans dérapage, à l’application salvatrice du confinement à domicile de l’ensemble des populations, selon les règles déjà en vigueur.

J’exhorte les dirigeants politiques et les Organisations de la Société civile à renforcer la communication de proximité pour l’information et l’encadrement des populations, à l’effet de mieux les prévenir du danger.

Sur le plan économique, du fait de cette pandémie, le monde enregistre une hausse historique du chômage devant les pertes massives d’emplois dues à l’ampleur inédite des fermetures d’entreprises.

A ce propos, le gouvernement a créé le Fonds national de solidarité, sous forme d’un compte spécial de trésor qui est inscrit dans le projet de loi de finance rectificative pour un montant de 100 milliards de Francs CFA.

Pour amorcer la mobilisation de cette ressource, les contributions de généreux donateurs ont permis de recueillir à ce jour, 2 milliards 584 millions 36 mille Francs CFA, répartis comme suit :

  •  Fonds COVID-19 : 1 milliard 124 millions de Francs CFA ;
  • Fonds national de solidarité : 1 milliard 460 millions 36 mille Francs CFA.

Tout en remerciant ces derniers, J’invite, malgré la dureté des temps, les uns et les autres à un plus grand engagement en faveur de cette initiative salutaire, dédié à la prise en charge des chocs économiques et financiers engendrés par le COVID-19.

J’annonce que, pour sa part, l’Etat vient de faire un apport de 50 milliards de Francs CFA au Fonds national de solidarité.

Mes chers compatriotes ;
Le tableau ainsi décliné nous impose de consolider notre action contre le COVID-19 afin d’anéantir la chaine meurtrière de propagation.

Aussi, après consultation du comité d’experts, du gouvernement et des Présidents des deux Chambres du Parlement, J’ai décidé :

  • de la prorogation de l’Etat d’urgence sanitaire, conforment aux dispositions de la loi récemment adoptée à cet effet par le Parlement c’est à dire jusqu’au 10 mai 2020 ;
  • de la prolongation du confinement à domicile de l’ensemble de la population, pour 15 jours, dans les mêmes conditions que celles de la première phase qui s’achève ce 30 avril 2020 ;
  • la mise en œuvre, à grande échelle, du test de dépistage au CORONAVIRUS ;
  • du renforcement des moyens de la riposte clinique et biologique ;
  • du port obligatoire du masque pour toute personne présente dans les espaces publics fermés ou ouverts.

A cet effet, une première commande de 1.500.000 masques locaux a été faite chez nos artisans par le gouvernement en vue de leur distribution gratuite et encadrée aux populations démunies.

L’intérêt manifeste observé dans le pays en ce qui concerne la fabrication locale des masques devrait inciter à soutenir les initiatives de production, selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé et leur vulgarisation à un prix préférentiel n’excédant pas 1.000 Francs CFA.

Les cadres pourraient équiper leurs entourages en masques. Les dirigeants d’entreprises devraient s’organiser pour en assurer des dotations à leur personnel.

Pour accompagner ces mesures, outre celles qui ont déjà été prises, J’ai demandé au gouvernent de réaménager les obligations fiscales et sociales des entreprises.

Le Gouvernent devra par ailleurs négocier, avec les établissements de crédit nationaux, la mise en place des moratoires et des rééchelonnements, au profit des entreprises en difficulté, des prêts accordés avant la survenue de la pandémie.

Dans cette même optique, les opérateurs financiers sus-cités sont invités à proposer, autant que possible, de nouvelle facilités de crédit, avec ou sans la garantie de l’Etat, pour permettre aux entreprises de reconstituer, dans les meilleurs délais, leur trésorerie.

Le gouvernement a reçu mes instructions pour examiner, après l’adoption du collectif budgétaire, la possibilité d’apporter une aide directe aux entreprises et aux acteurs maîtrisés du secteur informel se trouvant dans des situations financières critiques.

Dans le domaine social, Je réitère mes directives au gouvernement pour organiser des transferts monétaires au profit de 200.000 ménages les plus vulnérables, dont 100.000 à Brazzaville, 60.000 à Pointe-Noire et 40.000 dans les départements. La somme totale allouée s’élève à 10 milliards de Francs CFA.

Mes chers compatriotes ;

Le confinement actuel s’étendra du 1er au 15 mai 2020. Durant cette période, nous évaluerons l’efficacité de sa mise en œuvre.

Au cas où les résultats observés se révélaient au fur et à mesure encourageants, le gouvernement pourrait alors étudier, au même moment, un plan de déconfinement ordonné, applicable par paliers à partir du 16 mai 2020.

La réussite de la phase actuelle de confinement ainsi que le respect des gestes barrières de prévention et le renforcement de nos capacités de test de masse au COVID-19 constituent les conditions nécessaires pour évoluer vers un déconfinement ordonné et efficient.

Cette triple exigence prépare le retour progressif de notre pays à une vie normale.

Mais, il nous faut préalablement continuer à assumer, dans la responsabilité, les prescriptions recommandées à ce sujet.

Vive la REPUBLIQUE !
Vive le CONGO !