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Mesdames/Messieurs,
Chers Compatriotes,
Il y’a 51 ans, le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar , était adopté un traité international d’importance majeure pour notre planète : la convention pour la protection des zones humides .
Les zones humides sont tous ces lieux de contact entre la terre et l’eau : lacs , marais , tourbières, mangroves , étangs, bords des fleuves et des rivières, littoraux à demi immergés qui sont autant de lieux d’échange entre le monde aquatique et le monde terrestre, formant ainsi une biomasse de valeur exceptionnelle.
Exceptionnelle est bien le mot qui convient, car les zones humides ne sont pas seulement essentielles dans le cycle d’approvisionnement de l’humanité en eau propre, elles jouent aussi un rôle clé dans l’atténuation des risques naturels comme les inondations ainsi que dans le stockage du carbone dans les tourbières et les mangroves. Leurs sois gorgés d’eau sont également de très précieux réservoirs de biodiversité , près de 40% des espèces animales de la planètes y vivent ou s’y reproduisent , dont la moitié des oiseaux et les deux tiers de poissons.
Mesdames/Messieurs,
Chers Compatriotes
Malgré les grands progrès accomplis en matière de conservation et de protection, les zones humides restent malheureusement parmi les écosystèmes les plus menacés au monde. 64% d’entre elle ont disparu depuis un siècle et ces 20 dernières années elles ont diminué de 7% a un rythme trois fois supérieur à celui de la déforestation . Leur préservation se heurte aux besoins Économiques locaux, a la production agricole intensive, à l’urbanisation et à la surexploitation de leurs ressources en eau. Elle se heurte enfin à notre fâcheuse tendance à détruire tout ce qui nous gène: les mauvaises herbes, les oiseaux, les insectes pollinisateurs, les fossés naturels, les marais, les étendues d’eau en toute inconscience de leur rôle crucial d’amortisseur climatique .
Mesdames/Messieurs,
Chers Compatriotes
La République du Congo notre pays n’est pas à l’abri de toutes ces menaces. Nos zones de mangroves par exemple, qui ont perdu près de la moitié de leur superficie, doivent impérativement être restaurées, tout comme doivent êtres protégées dans leur intégrité les tourbières du Bassin du Congo, dont je rappelle qu’elles séquestrent deux fois plus de Carbonne que les forêts.Mais la République du Congo a un atout précieux: celui d’avoir à sa tête un écologiste engagé qui a fait de la protection de l’environnement une de ses priorités . Car c’est bien grâce à l’implication personnelle du Chef de l’État, Son Excellence le Président Denis SASSOU NGUESSO, que la convention de Ramsar a depuis 1998 inscrit 14 sites congolais sur la liste des zones humides d’importance Internationale et qu’elle s’apprête à en inscrire de nouveau. Du lac Télé au parc nationaux, des rapides du Djoué à la vallée du Niari, ces sites répertoriés concernent pour l’instant neuf de nos départements.Leur cartographie précise, ainsi que la réactualisation des données scientifiques, font parties des tâches auxquelles mon ministère s’est attelé .
Mesdames/Messieurs,
Chers Compatriotes,
Si les forêts et les tourbières du bassin du Congo sont les poumons du monde, les zones humides en sont en quelque sorte les reins. Les zones humides ne sont pas des places perdues, ni des espaces inutiles qu’il conviendrait d’assécher a des fins d’exploitation mercantile. Ce sont des réceptacles et des incubateurs de vie indispensables à la biodiversité et à l’équilibre climatique.
Leur protection nous incombe et pour cela, sachons réfléchir plus haut et plus loin que nous mêmes, pensons à nos enfants, ayant un rapport plus humble avec un environnement dont nous sommes les gardiens et non les propriétaires.
« Lorsque nous exploitons la création , nous détruisons le signe de l’amour de Dieu » a dit le pape François. De cette création, les zones humides sont une part essentielle. À nous de savoir les préserver .
Arlette SOUDAN-NONAULT